L’occasion m’est donnée de vous faire part de mon immense joie d’avoir pu me rendre, une première fois dans ma vie, sur la terre que le Christ lui-même a foulée.  Ce pèlerinage, je l’ai vécu directement après le fête de Pâques pendant une douzaine de jours. Ce temps à la fois court et long, m’aura permis de parcourir bon nombre de kilomètres en Israël, de rencontrer des communautés chrétiennes, de sentir les tensions entre les différents peuples, mais surtout de découvrir la beauté d’une Terre que Dieu lui-même a pris l’initiative de visiter. A plusieurs reprises, durant le séjour, l’émotion était palpable lorsque le guide nous disait que jésus avait emprunté ce chemin, ou qu’il avait contemplé tel panorama.


Le programme de ce pèlerinage était biblique, il m’a permis de contempler la révélation progressive de Dieu dans l’histoire, il m’a permis de contempler la révélation progressive de Dieu dans l’histoire des hommes. Pour commencer, quelques jours dans le désert ; autant dire u dépaysement total pour méditer l’œuvre de la Création, l’histoire d’Abraham et de Moïse, ou encore l’évocation du Cantique des Cantiques et du geste de Säul et David près de la cascade d’Ein Geddi. Le tout jalonné par des temps de catéchèse, de lectures bibliques et évidement, par la célébration de la Messe. Elle couronnait le bon déroulement de chaque journée.


Après ce parcours de l4ancien Testament, il s’agissait de remonter sur Nazareth, lieu de l’Annonciation. Après un temps de Lectio Divina sur le texte ou l’ange Gabriel est allé trouver la Vierge Marie, célébration de la Messe sur site et visite de la Maison de Marie. Cette dernière est une construction assez moderne ; elle vise le rapprochement entre juifs, chrétiens et musulmans grâce à une série de projections évoquant la place de Marie dans chacune des religions.


Bethléem restera un moment fort de ce pèlerinage. Nous avons eu la chance de pouvoir célébrer la Messe au lieu de la naissance du Christ. Je reste marqué par la prédication de ce père franciscain. Il faisait le rapprochement entre l’incarnation du Verbe dans le bois de la mangeoire et sa crucifixion sur le bois de la Croix. Entendre ces paroles sur les lieux ou les événements se sont produits est une expérience spirituelle forte et émouvante. Une prise de conscience plus grande encore que Dieu s’est révélé en notre monde, sur une terre qu’il s’est choisi.


Le beau temps était de la partie pendant tout le pèlerinage. Un ciel bleu clair avec beaucoup de clarté a permis de circuler et de découvrir un maximum de sites ou Jésus lui-même s’était rendu. Le premier, et sans doute le plus évocateur, était le Lac de Tibériade. Un site splendide, rempli de calme, de paix et de sérénité. J’ai eu la grâce d’y présider la Messe et de lire le récit de l’évangile ou Jésus marchait sur les eaux, un miracle qui en annonce un plus grand encore, celui de la croix ou Jésus triomphera du mal par la seule réponse de l’Amour et son abandon au Père.


Après ce premier site, où Jésus débuta son ministère public, les lieux se sont succédés. Tabgha pour la multiplication des pains et la Primauté de Pierre ; Jéricho pour évoquer l’histoire de Zachée et celle de Bartimée ; le Mont des Béatitudes ou bien encore le Mont Thabor pour évoquer la Transfiguration …. Ces différents endroits ont comme point commun leur beauté. Ils ont stimulé notre méditation. Aujourd’hui, certains évangiles résonnent bien différemment en moi ; j’y associe un paysage, une anecdote, une ambiance.

Huit jours après notre départ, il était grand temps de rejoindre la ville sainte : Jérusalem. Je me souviens des chants de louanges entonnés dans le bus en apercevant la ville. C’est au Mont des Oliviers, que chacun s’est muni d’un rameau, pour entamer une belle procession jusqu’au Saint Sépulcre. Grande émotion que de s’avancer dans la vieille ville en chantant quelques cantiques de Sion pour arriver ensuite au lieu-même où Jésus est mort sur la croix. Ce moment du pèlerinage suscita une grand émotion dans l’ensemble du groupe. Etre sur les lieux où s’est déroulé la Passion du Sauveur incita chacun à se retirer pour méditer quelques instants en silence.


De Jérusalem, nous en avons bien profité. Enumérer l’ensemble des découvertes serait sans doute trop fastidieux mais qu’il me soit permis d’évoquer le temps de recueillement sur l’esplanade du Temple, la vue sur la mosquée El Aqsa, ce commentaire du psaume 21 par un rabbin, la célébration du Vendredi Saint au Patriarcat de Jérusalem ou encore l’Eucharistie de la Résurrection sur l’autel du Saint Sépulcre le dernier jour de notre pèlerinage à 5h du matin. Ces éléments, tous très riche de sens, resteront à jamais gravés dans mon cœur de prêtre. J’en suis sûr, ils continueront à alimenter ma compréhension de cette réalité complexe mais belle qu’est la Terre Sainte. 


Après la présentation sommaire de mon premier pèlerinage en Israël, je tiens à signifier que ce fut organisé par la Lieutenance de France des Chevaliers de l’Ordre Equestre du Saint Sépulcre de Jérusalem. L’organisation était remarquable, l’ensemble des pèlerins motivés, et les relations entre la quarantaine de pèlerins très fraternelles. Mgr Jacques Perrier, évêque émérite de Tarbes-Lourdes, fut pour nous un accompagnateur extraordinaire. Nous avons été séduits par son zèle pastoral et son amour de l’Eglise. L’abbé Pierre-Edouard de Bruchard fut notre guide : un homme de grande culture, amoureux d’une exégèse nous permettant de mieux comprendre le Deuxième Testament à partir du premier. Autant dire que nous étions gâtés !


Ce pèlerinage restera pour mois un moment privilégier dans ma vie de foi. Il m’a permis de découvrir une Terre qui est belle, une Terre jalousée par différents peuples, une Terre qui aspire tant bine que mal à la paix. Quelques semaines après mon retour, j’ai compris qu’une triple mission m’incombait : prier pour que Jérusalem soit effectivement Ville de Paix : y revenir le pus souvent possible pour soutenir les chrétiens qui, aujourd’hui, ne sont plus que 180000 soit 1,6% de la population, et permettre à d’autre de découvrir cette Terre .


                     Abbé Jauffrey WALTER
                  Chapelain du Mont st Odile.
(Reproduit avec l’aimable  autorisation de Monsieur l’Abbé.)



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